Autant le dire tout de suite, Cochabamba ne m’a pas franchement emballé. La ville n’est ni vraiment joli ni très agréable. Quelques musées à visiter, un Christ rédempteur qui domine la ville mais avec une vue pas exceptionnelle. L’intérêt de Cochabamba réside plutôt dans ses alentours. D’abord on peut trouver aux alentours plusieurs petits villages dignes d’intérêt, et ensuite c’est un bon point de départ pour visiter les parcs de Toro Toro et de Villa Tunari.
Quand je suis arrivé à Cochabamba j’ai appris que pendant cette période avait lieu une fête religieuse en l’honneur de la vierge locale dans le petit village d’Arani à quelques kilomètres de là. Ni une, ni deux, j’ai sauté dans un bus pour aller voir ca!
En arrivant il y avait une ambiance de foire très animé, des marchands ambulants dans toutes les rues, une foule immense. Tout le monde convergeait vers une petite colline au sommet de laquelle culminait une église. Je me suis mêlé à la foule pour voir ce qu’il s’y passait. Je devais probablement être un des seuls touristes et c’est une des raisons pour lesquelles je n’ai pris que très peu de photos.
Au pied de la colline et tout le long du chemin des marchands vendaient diverses amulettes colorées, chacune ayant son rôle (bonheur, travail, amour, etc…), ainsi que des alasitas. Les alasitas sont des miniatures de ce que l’on souhaite obtenir: des billets, une valise pour symboliser les voyages, une maison, un permis de conduire, un camion …. on peut pratiquement tout trouver! Et c’est d’ailleurs amusant d’entendre les marchands crier “1000 dollars pour 1 boliviano!”. La croyance veut que l’on obtiendra l’année suivante ce que l’on a acheté en miniature. On peut les trouver sur les marchés et à l’occasion de certaines fêtes religieuses (parfois associé à Ekeko dont je vous parlerais peut-être plus tard) et c’est un très bon exemple du syncrétisme en Amérique du Sud car il s’agit d’une croyance traditionnelle indigène associée à une fête catholique.
Tout le long de la montée les pèlerins jetaient des pierres sur les croix bordant le chemin pour former des tas, ce qui, si j’ai bien compris, symboliserait des choses que la vierge a donnée tout au long de l’année et qu’ils “remboursent”.
Une fois arrivée en haut c’était une véritable atmosphère de fête. Les gens chantaient et dansaient, jouaient de la musique, et la chicha et le guarapo coulaient abondamment. J’ai même été invité à partager quelques verres de guarapo (une boisson à base de raisin fermenté légèrement pétillante typique de la région de Cochabamba, bien meilleure que la chicha à mon gout!).
Après cette plongée dans les traditions populaires boliviennes je me suis dirigé vers le parc de Toro Toro. Le parc est situé à 140 km de Cochabamba … soit 6h de bus environ! Eh oui la grande majorité des routes en Bolivie ne sont pas goudronnées donc forcément on met parfois des heures pour faire quelques kilomètres (et pendant la saison des pluies c’est bien pire!).
Si vous souhaitez vous y rendre je vous déconseille très fortement de prendre un tour depuis Cochabamba: vous payeriez 150$ par personne pour 2j alors qu’il est tout aussi simple de prendre un bus pour trois fois rien et de s’organiser sur place. En revanche une fois sur place vous aurez obligatoirement besoin d’un guide et, pour une grande partie des sites, d’un véhicule avec un chauffeur. Trouvez d’autres personnes sur place ou depuis Cochabamba pour partager les couts sinon ca revient vite cher. Au niveau durée 2 jours au minimum, 3 jours si vous voulez tout voir. Un dernier petit conseil: si vous cherchez un hébergement pas cher, confortable, et convivial allez à l’Hostal Las Hermanas!
De mon coté je suis tombé sur un sympathique groupe de 3 espagnols avec qui j’ai effectué les 2 jours de visite. L’une d’entre eux avait justement travaillé dans les environs sur un projet de coopération internationale afin d’aider les villageoises à améliorer les races de moutons locales pour obtenir une meilleur laine, construire un centre pour traiter la laine, et mettre en place les formations. Le deuxième travaille en Bolivie avec l’Unicef, et le troisième fait une thèse en psychologie et travaille actuellement avec l’Université de Cochabamba.
Le premier jour a commencé par la visite de la Ciudad de Itas. Ce sont d’immenses formations rocheuses formant des grottes ressemblant à une ville et dont les arches ressemblant à celles d’une cathédrale. On peut aussi trouver dans la zone quelques peintures rupestres.
Nous avons continué sur la grotte d’Umajalanta, une caverne de 4600m de long et de 168m de profondeur, dont une partie est visitable par les touristes. La visite est impressionnante! On passe de salles immense de plusieurs mètres de hauteurs à d’étroits boyaux dans lesquels il faut ramper, on peut admirer de belles stalactites et stalagmites, voir une rivière sous-terraine. Par contre je vous laisse faire travailler votre imagination car mon appareil photo n’est pas très à l’aise sur les photos dans l’obscurité!
Le deuxième jour a été consacré à une marche dans un canyon dont la profondeur était par endroit impressionnante. Par endroit nous avons pu voir des empreintes de dinosaures ainsi que des ponts rocheux formés par l’érosion. Nous nous sommes arrêtés près d’une série de cascade dans lesquelles nous avons pu faire une fraiche baignade. Puis nous sommes remontés en empruntant un chemin étroit et escarpé. Une très belle journée de marche!
Avant de revenir à l’hôtel, nous avons visité le musée Pachamama Wasi, création d’un habitant de Toro Toro qui a recouvert les murs d’une maison de centaines de fossiles collectés dans le parc. Le résultat est surprenant et mérite le coup d’oeil! Certains rochers ont une forme particulière qui les fait ressembler à des animaux ou des visages connus. Nous avons passé quelques temps à discuter avec le créateur qui nous a expliqué sa passion pour Gaudi qu’il ne connait que par les livres faute de n’avoir jamais pu se rendre à Barcelone, et de ses projets de réalisation futur qu’il espère pouvoir réaliser un jour. Un personnage atypique et surprenant!