Ah l’Amazonie, ca y est on y arrive! Vous êtes plusieurs à me réclamer cette partie depuis quelques temps, voila enfin l’article!
Alors déjà, où suis-je allé en Amazonie, parce que l’Amazonie c’est quand même une zone de 5,5millions de km2 qui s’étend sur 9 pays (dont plus de 60% sur le Brésil). Je suis allé côté brésilien, et plus précisément dans les environs de Manaus, capitale de l’Amazonie brésilienne. Je suis arrivé quelques jours avant que Pierrick ne me rejoigne et j’en ai profité pour me balader un peu.
Disons le tout net, ca ne casse pas trois pates à un canard, bon en même temps la plupart des touristes qui viennent ici sont là pour aller passer quelques jours en forêt ou prendre un bateau. Manaus a connu son heure de gloire dans le milieu du XIXe siècle lors du boum du caoutchouc. A cette époque la ville vit s’amasser des fortunes colossales et un des symboles les plus manifestes de cet époque est vraisemblablement le très tape à l’œil théâtre Amazonas.
Ce qui est assez dingue c’est qu’on ne se rend vraiment pas compte que l’on est en plein cœur de la jungle lorsque l’on est à Manaus. On oublierait presque qu’autours la forêt s’étend sur des centaines et des centaines de kilomètres!
Une fois Pierrick récupéré, après lui avoir laissé le temps de se remettre du décalage horaire, et lui avoir fait gouter la cachaça la spécialité locale (pas forcément dans cet ordre), nous avons rejoint Norberto notre guide pour 5 jours dans la jungle.
Norberto vit depuis toujours en Amazonie. Après avoir travaillé comme guide pour d’autres agences il a construit il y a quelques années son propre lodge en pleine forêt où il emmène les touriste passer quelques jours et découvrir les environs.
Depuis Manaus nous avons fait une première traversée en bateau lors de laquelle nous avons pu admirer ce que l’on appelle la rencontre des eaux. Ce phénomène se produit lors de la rencontre du rio Negro et du rio Solimões. Lors de la rencontre des deux fleuves les eaux sombres du premier coule à côté de celles de couleur beige du second, refusant de se mélanger, sur 6km. Ce phénomène est du à la différence de température et de vitesse des deux fleuves.
Un peu de bus et une nouvelle traversée en bateau plus loin et nous sommes arrivés au lodge de Norberto.
Nous avons partagé nos journée entre des balades sur le fleuve à observer la faune et à pêcher, et les marches en forêt lors desquelles les sens aiguisés de notre guide nous ont permis d’observer quelques uns de ses occupants.
Commençons par le fleuve. Nous nous y sommes essayés à la pêche au piranha. Comment pêcher le piranha? C’est très simple, faites vous une petite entaille sur le doigt, laissez le tremper dans l’eau et attendez que ca morde! Si vous voulez garder tous vos doigt vous pouvez aussi accrocher un petit bout de viande à un hameçon, lancer la ligne, attendre que ca morde, tirer sur la ligne ….. et s’apercevoir que le poisson a été plus rapide! Oui ils sont très rapides les bougres!
Et une fois dans l’assiette s’est très goutu! Une chaire un peu ferme, pas mal de gout, personnellement j’approuve!
Nous nous sommes aussi essayé à pêcher de plus gros poissons. Pour cela nous avons utiliser un leurre. On lance le leurre, on ramène la ligne pour faire bouger le leurre, si on a de la chance un poisson mord ….
… et ensuite on passe 20 minute à démêler sa ligne! (bon allez soyons honnêtes, sur la photo c’est Pierrick qui fait du macramé mais ca m’est aussi pas mal arrivé)
Et voilà le résultat de la pêche! Celui coloré tout à gauche c’est un peacock bass, les autres ce sont des …. euh … j’aurais du noter ca j’ai oublié!
Nous avons aussi croisé des dauphins de rivière dont le célèbre dauphin rose d’Amazonie. J’ai réussi à en photographier un en vitesse!
Parmi les autres bestioles que nous avons croisé depuis notre pirogue: les alligators! En fait là où nous en avons le plus vu c’est de nuit. De nuit c’est assez simple de les repérer: il suffit de balayer la rivières avec le faisceau d’une lampe et de repérer les deux points dorés des yeux. Pour des raisons assez évidentes je n’ai pas de photos des alligators de nuit, mais j’ai réussi à en avoir un de jour, juste avant qu’il ne se mette à l’eau.
Maintenant, retournons sur la terre ferme. Lors de notre séjour nous sommes allés marcher dans la forêt plusieurs fois, parfois juste à côté du lodge, parfois un peu plus loin en prenant le bateau.
Et là je dois avouer que Norberto était bluffant! Non seulement il était capable de voir les moindre détails et de repérer les animaux de très loin, de reconnaitre le moindre son ou le moindre cri, mais il était capable également de reconnaitre les odeurs. Au bout de quelques jours nous avons fini par reconnaitre des odeurs comme celle très forte des singes, mais pour d’autres comme celle caractéristiques des serpents je cherche encore!
Pour illustrer un peu ce que nous avons vécu prenons un exemple:
Que voyez vous sur cette photo? Des arbres? Oui, bonne réponse! Nous aussi! Et bien là Norberto lui aurait probablement repéré en un coup d’oeil une demi douzaine de singes, 3 perroquets, 2 toucans, 1 paresseux, et une grosse fourmis rouge (si si sur la feuille au sommet de l’arbre sur la droite sur la plus haute branche!)
Pour ceux qui s’attendaient à de jolies photos pleine de couleurs de tout un tas d’animaux exotiques vous allez peut-être être un peu déçus. Déjà nous les avons vu d’assez loin et je n’avais avec moi qu’un petit compact avec un zoom assez limité (mais j’accepte les dons si vous voulez m’offrir un beau téléobjectif et le reflex qui va avec pour mon prochain voyage!) et en plus de ca la lumière n’était idéale (temps un peu gris lors de certaines balades et de tout façon photographier des animaux perchés dans les arbres ca donnait surtout de jolis contrejours).
Les photos ne rendent pas top mais nous nous sommes quand même régalés. Nous avons pu voir des singes, des paresseux, des perroquets, des toucans, des tarentules que notre guide allait tout simplement titiller au fond de leur terrier avec une branche d’arbre, des termitières géantes. Nous avons vu les traces d’un python, entendu les cris d’un jaguar chassant à la tombée de la nuit, et deviné la présence invisibles de milliers d’yeux qui nous espionnaient.
Nous avons également passé une matinée à visiter des plantations cultivés par des natifs en bordure du fleuve.
Ca c’est le fruit du cajou, celui qui donne la noix de cajou (on la trouve au sommet du fruit).
Des plantations d’ananas
Des bananes
Du jambú dont je vous avais parlé dans l’article sur Rio Branco
Du cacao (qui vient en réalité de derrière le lodge de Norberto)
…. et d’autres fruit dont j’aurais du noter le nom!
Et enfin, la dernière nuit sur place nous l’avons passé dans des hamacs, en pleine forêt! Nous avons pris tous le matériel nécessaire et nous avons commencé par aller à la pêche pour avoir de la nourriture pour le soir.
Manque de bol, ca n’a pas mordu ce jour là. Comme cela faisait 5 jours que nous demandions à notre guide si on pouvait manger chaque animal que l’on croisait (je crois qu’il a fini par comprendre que c’était une blague), il nous a finalement proposé d’aller chasser l’alligator!
La technique de Norberto était impressionnante! Il a commencé par en repérer un d’une taille raisonnable, s’est approché lentement, a levé lentement sa machette, et lui a donné un grand coup dans la nuque. Nous l’avons fait cuire au feu de bois et nous avons dégusté ca dans des assiettes faites avec de grandes feuilles.
Et alors elle était comment la bête? C’est pas mauvais! De la viande blanche avec certaines partie très tendres et d’autre très dur et quasi immangeables! Mais bon globalement!
Pendant que l’on dinait Norberto nous a montré comment il imitait le cri de l’alligator. Impressionnant! Les alligators proches de notre campement lui répondait! Il nous a expliqué que c’était un cri de détresse et que s’il le faisait sur sa barque il se pouvait que les alligators viennent sur le bateau (à éviter donc!). D’après les réponses qu’il entendait certains devaient mesurer dans les 3-4 mètres! Mais il se voulaient rassurant: généralement ils restent près du rivage et ne montent pas jusqu’au campement! J’étais pas super rassuré pour autant!
Nous nous sommes endormi dans les hamacs, sous nos moustiquaires, en écoutant les bruits de la forêt. Une expérience inoubliable! Dans la nuit un tatou est venu nous rendre visite d’après ce que Norberto nous a dit le lendemain matin. J’avais en effet entendu du bruit mais je n’ai pas vu l’animal.
Le lendemain nous sommes reparti après 5 jour dans cet univers fantastique pour continuer notre route vers l’est, des souvenirs pleins la tête.